Arbale Greek
À propos
Modern. Universal. Vernacular.
L’Arbale Greek est une linéale géométrique disponible en trois tonalité: moderne, universel et vernaculaire. Ce caractère a été conçu pour répondre à la fois à la nécessité d’apporter du style et une identité forte aux projets graphiques dans lesquels il sera employé, tout en restant parfaitement acceptable comme caractère de texte.
Cette version de l’Arbale prend en charge le grec et ses dérivés ainsi que le l’anglais de base, mais aucune autre langue latine. Les fonctionnalités OpenType requises pour les tonalités moderne, universel et vernaculaire ne sont disponibles que pour le grec, et non pour les langues latines.
Les influences de l’Arbale
Vers 1925-30, nous avions assisté à une vague de recherches initiées par Josef Albers, Herbert Bayer, Jan Tschichold, Paul Renner, Rudolf Koch, Adolphe Mouron Cassandre – qui chacun à leur manière – essayaient de reconsidérer l’idée d’un alphabet simplifié, nettoyé de ses references calligraphiques. Une réaction aux périodes antérieures tels que les mouvements Arts & Craft, Art nouveau, qui glorifiaient la trace, la courbe, l’écriture, et une certaine complexité visuelle.
Cette quête d’absolu n’est pas nouvelle, voyez les re-constructions géométriques de la capitale romaine by Albrecht Durer en 1525,1 ou les planches de la commission Bignon en 16932 qui définirent le Romain du Roi.
Néanmoins, dans les années 1920, sous l’influence du Bauhaus de Walter Gropius, il s’agissait d’aller plus loin, d’inventer des formes “modernes” dans le cadre d’un mouvement pour une “Nouvelle typographie”. Et d’utiliser la géométrie comme moyen rationnel de concevoir une forme idéale, annoncée comme universelle. Certains ajoutaient une dimension linguistique avec une volonté de supprimer l’usage des capitales vues comme des éléments établissant une hiérarchie inutile.
Bien sûr, dès lors que vous dessinez et utilisez des caractères typographiques, l’idée de réaliser un alphabet strictement issu de la géométrie se confronte immédiatement avec le principe même de la typographie. Les caractères employés pour composer du texte nécessitent tout un tas de corrections optiques afin d’obtenir une harmonie indispensable à un certain confort de lecture, sinon une cohérence visuelle entre des formes typographiques, différentes les unes des autres.
Arbale, caractère hybride
C’est là que l’Arbale entre en scène. Il pourrait-être défini comme un caractère sans empattements de type géométrique. Il n’est pas issu d’une recréation, ni d’une référence particulière. C’est un caractère hybride qui réuni diverses influences modernistes et de lettrages vernaculaires d’inspiration géométriques du XXe siècle. Il est conçu en trois atmosphères, la version Modern par défaut, la version Universal et la version Vernacular. Avec ces trois versions dans une même fonte, décliné dans tous les styles, l’utilisateur y trouvera forcément de quoi répondre à ses besoins de direction artistique. Tout est assez facile d’accès via les fonctions OpenType. En plus, quelques autres fonctions OpenType permettent des combinaisons nouvelles.
Le nom Arbale est un raccourci du mot arbalète. L’arbalète par sa précision dans son usage et sa construction en arc de cercle représente bien l’idée du caractère. Il se trouve que plus récemment, nous avons appris que ce nom est aussi celui d’un village en Algérie qui fut le site d’une cité romaine de la province Maurétanie Césarienne. C’est également un nom qui permet de visualiser les différentes atmosphères.
Arbale Modern *
Certains remarquerons immédiatement le r et le t qui reprennent l’idée du premier Futura de Paul Renner.3 Le a peut-être vu comme une synthèse entre le a du premier Futura et le Vista.4 Le e est clairement influencé par le Kabel, comme une des variantes du 2 et 3, déjà présents dans certaines familles du AW Conqueror. Le J, j anguleux comme le U, u sont influencés par les affiches de Kurt Schwitters et Herbert Bayer,5 la descendante droite du y fait référence à la fois à Vibert et l’Ambroise, et le AW Conqueror Sans. Les capitales sont majoritairement influencées par les lettrages affiches, tout comme l’Aiglon.
* L’Arbale Modern est la version par défaut, directement accessible; nous l’appelons comme cela afin de la différentier des autres, mais elle n’a pas besoin de nom spécifique et un accès avec une fonction OpenType dans les fontes.
Arbale Universal
La version Universal est le résultat d’un dosage entre les recherches d’Herbert Bayer pour son Alphabet Universal,6 Jan Tschichold pour son Single alphabet,7 ou même Cassandre qui chacun, aura essayé de redéfinir un alphabet qui à lui seul remplacerait capitales et minuscules, ainsi que le AW Conqueror Inline qui explore certains lettrages visibles sur les Diners américains. Les formes rondes simplifiées sont clairement influencées par les travaux d’Herbert Bayer, à la différence du “caricatural” ITC Bauhaus, l’idée ici est de limiter l’aspect trop systématique si c’est utilisé partout. C’est pour cela, que les b et q sont arrondis, mais pas les d et p. De la même manière, le m est rond, mais le n est une forme inspirée du Peignot et du Single alphabet de Jan Tschichold, tout comme le t. Les E, e pourraient faire penser à certaines versions des e du premier Futura.
Arbale Vernacular
La version Vernacular reprend le fil démarré avec l’Anisette en 1996 suivi par le projet d’alphabet corporate Nespresso8 en 2014. Il s’agit là de retrouver l’esprit propre aux lettrages vernaculaires vus en affiches, ou lettrages dans la ville au court du 20e siècle. Le J et le N reprennent les lettrages, comme le Y ou encore le x assez inusuel, reprend celui du Universal alphabet d’Herbert Bayer; mais qui reste fonctionnel lorsque associé au g et a et leur terminaisons courtes.
En conclusion, l’Arbale est un savoureux mélange, méthodiquement dosé, afin que leurs différentes variantes OpenType apportent des tonalités différentes aux compositions graphiques.
